Les femmes dans le Digital : Où en sont-elles exactement en 2018 ?

Les femmes dans le Digital : Où en sont-elles exactement ?

Article rédigé dans le cadre de la publication de l’ouvrage Digital Marketing 2018. Ouvrage édité le 4 janvier 2018.

Que savons-nous de la place des femmes dans le digital en 2018 ? Peu de choses finalement si ce n’est qu’elles sont de plus en plus nombreuses. Toutefois, on constate encore quelques inégalités ce qui pousse à penser que leur progression pourrait s’accélérer davantage.

Pourquoi les femmes se font rare dans ce secteur d’activité en pleine évolution ? Sont-elles moins intéressées par les métiers du digital que les hommes ou y’a t-il une autre raison ?

Pour traiter le sujet quoi de mieux que les femmes elles-mêmes. Cécile Eymard, Consultante en Recrutement spécialisée en Digital chez Clémentine et Judith Tripard, Responsable Recrutement Carrières et Mobilité chez TF1 le Groupe nous en parle.

femmes dans le digital

Les femmes et le Digital toute une histoire

Poser la question de la place des femmes dans le milieu du digital, c’est poser la question de la parité et de son respect dans un secteur en pleine croissance au sein duquel les opportunités de carrière ne manquent pas. Où en sont-elles exactement ?

Le sujet n’est pas si nouveau puisqu’il est connu que les métiers d’ingénierie attirent plus les hommes. Néanmoins il inquiète puisque le digital est considéré comme l’avenir de notre économie. Les entreprises valorisent évidemment la parité et beaucoup l’appellent de leurs vÅ“ux, affichant des ambitions assumées de « féminiser leur comité de direction ».

On retrouve moins de 30% de femmes dans le secteur du digital et on tombe à moins de 10% quand il s’agit de métiers plus techniques tels que le développement ou la gestion d’infrastructures.

Un filtre à la racine : la formation

Les métiers du digital ont un ADN très orienté technologie et ont naturellement fait la part belle aux profils techniques allant du développeur au CTO. Ces profils étant généralement issus d’école d’ingénieur. Ainsi ils se déclinent souvent au masculin et ce avant même l’entrée sur le marché du travail.

L’embellie des métiers liés à la data (data analyst, data scientist…) a contribué à renforcer cette tendance. Pour ce faire elle a mis à l’honneur des profils très « matheux » issus de formations de statisticiens, où les hommes sont encore une fois sur-représentés.

D’après les derniers chiffres du Syntec Numérique, il y aurait 27% de femmes parmi les salariés du numérique. Un chiffre légèrement biaisé puisqu’il englobe les métiers de support informatique. Il n’y a, par exemple, que 6% de développeuses et la tendance ne laisse pas présager d’amélioration. Selon une étude Microsoft réalisée sur 11 500 jeunes femmes à travers l’Europe, seules 30% des jeunes françaises envisagent de poursuivre une carrière dans les STEM.

Une dichotomie dans les métiers du digital pour les femmes

Les femmes sont à l’inverse bien représentées dans des secteurs comme la communication, historiquement très féminisés. Des secteurs dans lesquels elles se sont approprié les nouveaux outils du digital. On y trouve principalement les blogs (influenceuses du web), les réseaux sociaux et les outils collaboratifs.

Par ailleurs, ces dernières années, certains métiers sont apparus où les femmes ont la part belle. C’est le cas par exemple des métiers autour du webmarketing / acquisition / SEO / SEA mais également la web analyse. Des leviers indispensables pour driver la performance des sites et applications.

L’émergence d’une génération de femmes en charge du pilotage de sujets digitaux a été permise notamment par l’arrivée du digital lui-même. Le digital a en effet bouleversé la donne en donnant plus de flexibilité sur les conditions de travail. C’est grâce aux outils de mobilité tels que les téléphones et ordinateurs portables que cela est possible, sans oublier les technologies d’accès à distance ainsi que l’hébergement cloud, une flexibilité qui a contribué à redonner de la compétitivité aux profils féminins.

L’entrepreneuriat au féminin

Le digital n’est pas juste un secteur d’activité, il transforme tous les autres. On voit apparaître des start-ups qui transforment leur secteur en s’appuyant sur une technologie issue du web. C’est le cas d’Envie de Fraises, première marque de mode en France à s’être développée exclusivement sur Internet. Elle est devenue en 10 ans la marque maternité leader en France et en Europe. A l’origine de cette start-up ? Une femme bien sûr – Anne Laure Constanza. Son statut d’entrepreneuse à succès lui a notamment permis de représenter la voix des entrepreneurs français et de leurs préoccupations dans le cadre de « dialogues citoyens » avec le Président François Hollande en 2016.

Au-delà d’une parité qui se réalise en chiffres, la mise en place de figures de proue féminines permet aussi de changer l’image des entrepreneurs du digital. Cette évolution de la représentation permettra elle aussi de faire évoluer les perceptions et potentiellement d’inspirer et de faire naître des vocations.

Lorsqu’on regarde de plus près l’entrepreneuriat au féminin, on remarque l’existence d’un dispositif particulièrement dense. Selon l’étude JFD/Capgemini Consulting (2016), « pour percer dans le digital, 93 % des répondantes jugent nécessaire de networker et d’échanger ».

Les dispositifs dédiés aux femmes pour favoriser l’entrepreneuriat

Les initiatives ne manquent pas et les dispositifs sont variés. On y retrouve des événements comme la journée de la Femme Digitale qui a rassemblé plus de 10 000 participants en Mars 2017. Egalement des réseaux de networking dédiés aux femmes comme le JFD Connect Club qui a ouvert ses locaux en Septembre 2017. Ou encore des centres spécialisés dans la création d’entreprise dans le milieu du digital tel que Paris Pionnières, une plateforme d’innovation qui propose aux femmes entrepreneures un accompagnement adapté et un hébergement pour leur start-up.

Aujourd’hui, entre 28% et 32% des entreprises nouvellement créées en France le sont par des femmes. Un bon chiffre au regard de la moyenne européenne, mais seulement 13% de femmes sont à la tête de start-ups. Une option pourtant plébiscitée par les femmes qui leur permet de trouver un rythme et une organisation qui leur est propre. Elles peuvent ainsi éviter l’effet plafond de verre qui existe encore dans certaines structures.

Ces chiffres qui mettent en relief une certaine disparité entre les genres paraissent néanmoins promis à une belle évolution. En effet, l’arrivée sur le marché du travail de nouvelles générations ‘digital natives’ compensera naturellement le déséquilibre historique entre hommes et femmes sur les sujets du digital.

Article co-écrit par :

  • Cécile Eymard : Consultante en Recrutement chez Clémentine.
  • Judith Tripard : Responsable Recrutement Carrières et Mobilité chez TF1 le Groupe.
  • Cet article est également disponible dans l’ouvrage Digital Marketing 2018 – EBG. Possibilité de commander en ligne.

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